Conseils de randonneurs.
Préparez vos randonnées en Belgique et en montagne
Pas à pas, se préparer ...
Préparer son itinéraire
Un des aspects les plus sympas de la randonnée, c’est qu’elle commence bien avant le départ par sa préparation, et qu’elle termine bien après l’arrivée, quand on en fait le compte-rendu ! Du coup, on est plus ou moins tout le temps en randonnée. Mentalement, en tous les cas ;=)
Pour préparer son itinéraire, de nombreux outils sont disponibles :
• Les cartes IGN, outils de base de la préparation
• Les topoguides (dont par exemple les excellents topo-guides des GR-Sentiers)
• Les sites collaboratifs qui proposent des randonnées en Belgique et partout dans le monde (camptocamp, Visorando, SityTrail, etc.)
Ces outils permettent de « mesurer » la randonnée (durée, dénivelé, difficulté, engagement, etc.), même si tu ne connais pas le terrain. Ainsi, tu es en mesure d’anticiper le déroulement de la randonnée, et préparer au mieux ton équipement, tes réserves d’eau et de nourriture. Tu peux aussi réserver les logements quand c’est nécessaire, et planifier tes déplacements.
Un dernier conseil : prépare un petit papier sur lequel sont inscrits les numéros d’urgence locaux (par exemple, en France, le numéro direct du poste de PGHM – Peloton de Gendarmerie de Haute-Montage – le plus proche), et la procédure d’appel d’un hélicoptère, de sorte qu’en cas de pépin tu puisse réagir sans paniquer !
Se préparer à une randonnée
Outre l’itinéraire, la préparation à la randonnée couvre deux aspects essentiels à sa réussite : la préparation physique et mentale.
La préparation physique ne doit pas être négligée tant elle conditionne la sécurité. Un randonneur doit avoir une marge de manœuvre en cas d’imprévu par exemple si un sentier s’est écroulé et que tu dois faire quatre heures de détour pour rejoindre ton objectif… La préparation physique dépend évidemment de l’itinéraire choisi, et de la saison.
La préparation mentale est nécessaire pour les randonnées particulièrement engagées : longues durées en autonomie, longueurs exceptionnelles sans interruption (OXFAM TrailWalker : 100 km en moins de 30 heures), étapes délicates en hiver avec des facteurs de risques objectifs importants (chutes de neige, avalanches, tempêtes, gel intense), etc.
En fonction de ces paramètres, contacte ton club, pour qu’il te mette en contact avec un Moniteur en Randonnée sportive, qui pourra te conseiller au mieux.
Alimentation : la bouffe en rando
Ce n’est pas tout de dépenser de l’énergie sainement dans une nature aussi belle que sauvage… encore faut-il recharger ses batteries de temps à autres ! Le rôle de la nutrition en randonnée est essentiel, et commence bien avant le départ.
En préparant ta randonnée, prévois de te nourrir adéquatement par rapport au challenge que tu t’es donné. Tu pars deux semaines en autonomie complète, en montagne, avec plus de mille mètres de dénivelé par jour ? Probablement que tu ne pourras pas emmener assez de nourriture pour combler la perte énergétique journalière. Dans ce cas, un peu extrême certes, il faudra partir avec des réserves énergétiques… c’est à dire en surpoids.
Pendant la randonnée, il faut trouver le bon équilibre entre une alimentation complète et le poids que tu peux porter. Reprenons le cas évoqué ci-dessus : par jour, considérons un petit-déjeuner composé de biscuits secs (120 grammes, 400 kcal), des fruits secs pour le midi (120 grammes, 450 kcal) et un repas lyophilisé le soir (200 grammes, 800 kcal). Total pour un jour : 440 grammes pour 1650 kcal.
L’apport calorique journalier est dans ce cas de 1650 kcal… pour une dépense qui risque de dépasser 3000 voire 4000 kcal. La perte de poids est assurée ! Mais attention, si ton corps n’est pas préparé à un tel stress, il convient d’augmenter les doses, ou de changer d’itinéraire. Il s’agit de bien se connaître, avant de se lancer à l’aventure.
Le poids à transporter, e premier jour, est de 440 grammes x 7 jours, soit un peu plus de 3 kg de nourriture. Ce poids s’ajoute à tout le matériel à emporter (voir « Préparer son sac »). Autrement dit, augmenter les doses n’est pas anodin… il faudra faire des choix !
La nature qui t’entoure est riche en ressources, notamment nutritives. Probablement, tu y trouveras ton bonheur pour remplir ta gourde d’une eau de préférence pure et désaltérante. Si tu disposes des connaissance adéquates, tu pourras compléter les repas par de délicieux champignons, des salades composées de fleurs sauvages, etc.
Préparer son sac
La préparation du sac est sans doute la phase la plus angoissante d’une randonnée, surtout si elle est longue et en autonomie. La première phase consiste à établir une liste des choses à prendre. Si tu as fait appel à un guide ou un accompagnateur, il pourra te conseiller. Sinon, de nombreux cercles disposent de liste pré-établies pour l’un ou l’autre type de randonné.
La liste comporte souvent des éléments indispensables (par exemple une gourde), et d’autres qui le sont moins (par exemple de la crème après-solaire). Ne parlons pas de la radio portative et de la trousse de maquillage ... ;)
Vient le jour de boucler le sac. La meilleure solution consiste à tout étaler par terre, afin de visualiser chacun des composants. Ensuite, les disposer dans le sac en cochant au fur et à mesure la liste. Immanquablement, le sac est trop petit, ou trop lourd !
Dans tous les cas, le poids du sac-à-dos, eau comprise, ne doit pas dépasser 15 à 20% de ton poids corporel. Au-delà, le poids du sac deviendra une gêne, et là où il y a de la gêne…
Donc, la deuxième phase de la préparation du sac à dos consiste à le vider, et de se séparer de tout ce qui n’est pas nécessaire. Quelques idées ? Réduis le nombre de sous-vêtements et de T-shirts (n’oublie pas que la randonnée se pratique en plein air ;=). Oublie le shampoing en bouteille : prends un shampoing sec, sous forme de pain de savon, que tu utiliseras aussi pour te laver. Revois la composition de la trousse de secours… Là encore ton cercle pourra t’aiguiller sur une personne-ressource qui t’aidera à réaliser les bons compromis.
La troisième phase consiste à réitérer les deux premières phases jusqu’à atteindre le poids maximal admissible, ou à tout rentrer dans le volume disponible.
Préparer son bivouac
La première question à se poser, avant toute autre chose, c’est : « le bivouac est-il autorisé dans la zone où je veux le poser ? ». Si la réponse est oui, la question du feu de camp se pose immédiatement après : « puis-je faire du feu, ici ; avec quel bois ? ». La deuxième question n’est pas uniquement de nature réglementaire : le bon sens prime aussi, en particulier lors d’été secs.
En Belgique, le bivouac est en principe interdit. Le Club Alpin Belge propose une application "Bivouac chez moi" pour proposer/ rechercher des bivouacs chez l'habitant. Quelques communes ou organisations ont cependant établi des aires surveillées (voir par exemple le site d’Escapardenne, Bivakzone (ndls) ou la Foret du Pays de Chimay. À l’étranger, il convient de bien se renseigner sur les règles en matière de bivouac. Par exemple, dans les parcs nationaux français, le bivouac est souvent interdit, ou toléré pendant des heures précises.
Admettons que le bivouac soit permis, à quoi dois-tu faire attention ?
La nuit, c’est fait pour récupérer. Donc, le premier critère de choix doit être le confort : une aire bien horizontale, de préférence herbeuse, attirera ton attention.
Ensuite, il faut s’interroger sur la sécurité du site que tu as choisi : est-il situé en aval d’une falaise escarpée d’où risquent de tomber des pierres ? Est-il venteux, ou particulièrement humide ? Risque-t-il de pleuvoir pendant la nuit ? Si oui, le site risque-t-il d’être inondé ? En hiver, tu porteras une attention toute particulière au risque d’avalanche, ou au risque de gel intense.
En fonction des réponses et de ta marge de manœuvre, tu décideras de diminuer le confort au profit d’un autre site proche, ou alors tu iras voir ailleurs.
Randonner en train, co-voiturage, stop, etc.
Et si la randonnée commençait à la porte de ta maison ? Ben oui, n’est-il pas opportun de commencer l’aventure dès le premier pas ? La randonnée, c’est « prendre son temps », nous sommes bien d’accord ? Alors pourquoi ne pas inclure le voyage dans l’entrée en matière ?
Train, covoiturage, voyage en vélo, l’imagination est la limite. Faut y consacrer plus de jours de congé ? Et alors ? Pourquoi pas après tout ?
Respecter la nature
Randonner, c’est emmener avec soi ses petits soucis et ses grands tracas, avec le secret espoir de les déposer en chemin. Ça marche globalement bien, mais il faut veiller à ne pas abîmer la nature avec tout ça !
Si soucis et tracas sont des déchets de toute sorte, emmène-les avec toi et jette-les dans une poubelle à la fin de ta randonnée. Même s’il s’agit de coquille d’œuf, de trognon de pomme, de peau de banane…. Rien de tout cela n’a de place dans l’environnement naturel pour le plaisir des yeux des prochains randonneurs.
Si soucis et tracas sont de petits besoins bien naturels, fais-en sorte qu’ils ne soient pas visibles : de préférence en les enterrant, ou alors en les mettant à l’abri dans une anfractuosité, avec quelques cailloux ou déchets végétaux en guise de décoration. En ce qui concerne le papier sur lequel un bout de l’histoire s’est écrite, certains le brûlent (attention en cas de sécheresse !), d’autres choisissent de l’emmener avec eux jusqu’à la fin de la randonnée. Un ouvrage de référence sur le sujet : Comment chier dans les bois : Pour une approche environnementale d'un art perdu Broché – 22 novembre 2001.
Observer la nature
Tu n’imagines pas à quel point tu es observé quand tu randonnes : mille yeux sont tournés vers toi, mille narines ont capté ton odeur, mille pattes ont senti les vibrations créées par tes pas… Avec tes pauvres moyens, tu veux peut-être aussi observer ? Oui ? Alors fais-toi très discret et tout petit. D’abord, il faut se préparer : choisis des vêtements sombres, qui ne font pas de bruit quand tu marches, et surtout chauds. Cache tout ce qui peut te trahir. Par exemple, ton visage à la tombée de la nuit est aussi clair aux yeux d’un chevreuil qu’un phare à nos yeux. Mets-toi contre le vent (tu te tournes jusqu’à ce que le vent frappe ta figure), choisis une position confortable puis ne bouge plus. Avec un peu de chance, la nature t’offrira un de ces spectacles dont elle a le secret.
T’as rien vu ? Ouvre les yeux, et si nécessaire, répète jusqu’à ce que le miracle se produise ;=)
Code de circulation en forêt en Belgique
Dans la forêt, les piétons sont priés de respecter les règles de circulation du Code Forestier. C’est à dire ? Facile : l’espace forestier est entièrement disponible aux piétons, à condition qu’ils circulent sur des chemins carrossables, des chemins ou des sentiers. Un sentier s’enfonce dans la forêt, et un gros panneau « ATTENTION, PIÈGES » est mis en évidence. Ce n’est pas grave : ce panneau n’est pas légal. Un chemin carrossable est barré par une barrière fermée, sur lequel est indiqué « PROPRIÉTÉ PRIVÉE », tu passes ton chemin. C’est facile, non ?
Évite à tous prix le hors sentier, sauf si tu es accompagné d’un guide breveté qui en a l’autorisation. Pratiquer le hors sentier, c’est perturber les écosystèmes traversés, et risquer de déranger la faune (par exemple les mises-bas ou les hibernants), et de provoquer des mortalités inutiles.
Et la chasse ?
La période de chasse en battues s’étend, en Wallonie, du1 octobre au 31 décembre. D’autres types de chasse se pratiquent aussi (à l’approche ou à l’affut). Ces dernières représentent moins de danger que les battues, et sont ouvertes en plus à d’autres périodes de l’année en fonction du gibier ciblé.
Dans tous les cas, les dates de chasse doivent être indiquées dans des panneaux disposés à l’entrée des zones chassées. Ces panneaux peuvent être jaunes , indiquant que la zone est chassée à certaines dates et/ou heures, et qu’il convient de les éviter. La circulation est cependant permise. Ils peuvent être rouges, indiquant que la randonnée est interdite (il s’agit principalement des dates de battues).
Les dates de battues sont communiquées sur le site des communes traversées. N'hésites pas à contacter les agents de terrain du DNF. Numéros GSM sur WalOnMap > carte "Limites administratives DNF"
Numéros d’urgence, premiers gestes
La préparation d’un itinéraire (voir aussi « préparer son itinéraire ») doit aussi comprendre les recherches des numéros de téléphone utiles en cas de pépin. Certes, le 112 fonctionne partout en Europe, mais les numéros des secours locaux peuvent être vraiment utiles !
Si un accident survient, la procédure minimale à suivre est la suivante :
1. Assurer la sécurité du groupe, en fonction des circonstances
2. Secourir la victime si la sécurité des sauveteurs est assurée
3. Une fois les constatations faites, prévenir les secours
4. Éviter que la victime tombe en hypothermie ou en déshydratation (utiliser une couverture de survie et de l’eau)
5. Surtout, ne pas réaliser de gestes si on ne les maîtrise pas
La boîte à outils ...
Cette rubrique est un bric à brac d'infos, de bonnes idées et de bons plans pour préparer vos aventures ...
Plus de ressources :
En famille
Randonner en famille vous tente ? Le mag A&A 196, est fait pour vous : un dossier spécial est consacré à la famille. notamment comment voyager avec des tous-petits.
Randonner autrement
Recueil d'expériences des membres du CAB et des itinéraires pour vivre la transition écologique dans une pratique responsable de nos sports.
Quelques idées pour randonner sans voiture en Belgique ou en montagne ...
Les sentiers de Grande Randonnée
Pour tout savoir sur les sentiers de randonnée en Belgique, les topos, les randos numériques, les boucles et sortie en famille ou encore sans voiture.
Observation de la nature
Que cela soit en promenade à pieds ou vélo, l'espace que vous traversez est loin d'être vide de vie. Et si vous appreniez à observer la faune et la flore qui vous entoure ?