Stress, pluie et joie...

La coupe du monde d'Innsbruck comme si vous y étiez

Récit de Simon Lorenzi

Seulement quelques jours après mon dernier examen, nous étions en route vers Innsbruck pour la coupe du monde de lead et de bloc qui s'y déroulait. Le premier jour de compétition était dédié au lead et le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'était pas mon jour. Deux très mauvaises performances me relèguent à la 69e place. Pas le temps de s'apitoyer, car le lendemain matin avaient lieu les qualifications de bloc qui étaient mon objectif principal. Après quelques semaines d'entraînement et d'examens compliqués, auxquelles on ajoute la performance médiocre en lead, j'abordais le round de bloc stressé et peu confiant. Le circuit était très dur et ma grimpe n'était pas des plus fluides, j'avais clairement peur d'échouer et de ne pas passer en demi-finales. Heureusement si l'efficacité était relativement absente, je redouble de combativité et parviens à inverser la tendance au bon moment. Grâce à ça, je me qualifie pour les demi-finales en terminant 17e. Après un jour de repos, les cartes étaient relancées et j'abordais les demis avec l'objectif clair de me mettre en finale une bonne fois pour toutes ! Mon escalade est bien plus relâchée et je suis beaucoup plus focus qu'en qualifs, ce qui me permet d’avoir plus confiance en mes sensations et je grimpe presque sans réfléchir, complètement au feeling. Résultats des courses : je termine avec 3 blocs sur 4 mais il reste 16 grimpeurs à passer. Les finales ont l'air à portée de main, mais nous ne serons fixés qu'au dernier moment, lorsque le dernier grimpeur à devoir passer échouera dans le dernier bloc. Quel soulagement et quel bonheur de savoir que je vais participer à ma première finale de coupe du monde ! Quelques heures de repos plus tard, c'était le moment pour les finalistes d'aller en isolement. Les filles grimpaient avant les garçons et, malheureusement, il s'est mis à tomber des cordes pendant qu'elles grimpaient. Leur dernier bloc fut annulé, mais il était aussi question d'annuler notre finale si les conditions météorologiques ne s'amélioraient pas, quel cauchemar !

Odoo image et bloc de texte

Après presque une heure d'attente insoutenable à ne pas savoir si nous allions pouvoir grimper ou pas, la bonne nouvelle arriva. Les conditions s'amélioraient et nous allions grimper en finale. J'étais le premier à grimper. Excité et stressé en même temps, je ne parviens pas à trouver de solution pour le premier bloc dans lequel je reste cloué au sol la plupart du temps. Le deuxième bloc paraît plus facile, mais malgré ça je peine à réaliser le premier mouvement. Après 9 essais inconcluants et à seulement 12 secondes du temps imparti, je m'élance pour un dernier run en espérant avoir le temps d'atteindre la zone. À ma grande surprise je parviens à faire ce premier mouvement, j'atteins la zone et me précipite vers le top ! Quand je l'attrape je me retourne et je vois qu'il ne restait qu'une seconde au chrono. La foule est en délire et je suis plus euphorique que jamais, j'en profite pour fêter et savourer l'acclamation du public avant de retourner dans l'isolement avec des étoiles dans les yeux. Le troisième bloc me convenait beaucoup moins bien et je ne parviens pas à m'exprimer dedans. Quant au dernier bloc, il fut annulé car la compétition avait déjà été trop retardée.


 

Résultats des courses : je termine 5e, super content avec plein de souvenirs dans la tête ! Je vais maintenant profiter de deux semaines en falaise avant de revenir à l'entraînement pour la fin de la saison. Il reste les championnats du monde et la fin de saison de coupe de monde à préparer avec potentiellement un top 10 au général. C'est génial que mes efforts de cette saison aient porté leurs fruits et j'espère que ça va continuer. Merci à tous ceux me soutenant dans mon projet sportif et ayant rendu tout cela possible !

Crédit photo: @austriaclimbingopen2021

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